Yovo, aujourd’hui on va s’amuser ?
- Hombeline
- 20 mai 2023
- 4 min de lecture
Cette phrase qu’on entend souvent résonner lorsque nous sortons dans la rue… Mais me diriez vous, qui donc nous demande de jouer ? Nos petits voisins !

Tout a commencé, quelques jours après notre arrivée, où nous avons souhaité sortir pour jouer avec nos voisins qui nous faisaient toujours des signes lorsque nous passions dans la rue. Alors ce jour-là, munis d’un ballon nous nous sommes fait des passes, attendant que le plus aventurier des enfants ose venir jouer. Un à un, plus ou moins timides, ils se sont approchés…

C’est ainsi qu’une routine s’est installée pour que nous allions jouer avec nos petits voisins lorsque nous sommes à la maison… ( le mercredi et le week-end) mais ce n’est pas pour autant que chaque soir, lorsque nous rentrons, ils ne tentent pas leur chance : après s’être précipités dans nos bras, ils nous demandent si nous allons jouer 😉. Et si les jours convenus nous mettons trop de temps à sortir, ils nous appellent en criant nos noms sous nos fenêtres par-dessus le mur !
Alors, on leur a appris 1,2,3 soleil !, dansons la Capucine, tomate-ketchup, les jeux où il faut courir tel que la course, les relais … et des comptines comme « pomme de reinette et pomme d’Api » qu’ils ont remixé mais ont gardé l’air, c'est attendrissant 😉 !
Il y a des jeux qui fonctionnent mieux que d’autre en termes de compréhension des règles ! En effet, le chat où en principe il n’y en a qu’un qui court après tous les autres, nous sommes tous chats et le but est de se toucher ... le jeu n’en est pas moins amusant et fait plaisir à tout le monde ! Au relais, les enfants ont des difficultés à ne pas tous partir en même temps 😊...

Eux aussi, nous ont appris beaucoup de jeux de mains (et nous en découvrons encore des nouveaux ), leur version du « facteur n’est pas passé » et bien d’autres rondes … Filomène (notre petite voisine d’en face) nous a appris une danse togolaise : elle menait la danse tout devant et nous étions derrière à tenter de calquer nos mouvements sur les siens (pas si facile 😉).

Lorsque nous sortons jouer nous ne savons jamais combien nous serons : un jour nous pouvons être avec 5 enfants et le lendemain 40 ! Même si les plus assidus sont nos voisins qui vivent dans la même rue que nous.
Au début, malgré la barrière de la langue, nous arrivions à communiquer au travers des mimes. Maintenant nous avons quelques rudiments d’éwé et eux de français, cela nous permet de parler "françéwé" et de nous comprendre à peu près. Je dis bien à peu près car un jour, Alim, l’un de nos voisins nous a demandé de sortir le bowling en disant « les bidons d’anniversaire » ! Par bidon comprenez bouteille et par anniversaire il désignait les chiffres qu’il y avait sur toutes les bouteilles ! Il m’a fallu un peu de temps pour décoder ! Heureusement que nos petits traducteurs (ceux allant à l'école) sont là pour nous aider à communiquer avec ceux qui ne parlent pas du tout éwé.

Ces rendez-vous sont aussi l’occasion de pouponner ceux qui veulent un câlin, et le dimanche d’organiser une méga-partie de foot à laquelle Papa participe pour le plus grand bonheur des enfants.

Parfois, étant retenus par notre travail scolaire, les enfants ( après nous avoir longuement appelés) jouent sous nos fenêtres et nous avons été surpris de les entendre reprendre les jeux que nous leur avons appris et en particulier le 1,2,3 soleil qui fait rire petits et grands.

Les enfants n’ont pas beaucoup de jouets mais avec un bouchon et un morceau de sac en plastique, ils font un sifflet, ou avec une chaussure, ils jouent comme au ballon. A notre tour d’être imaginatifs, nous avons créé le fameux bowling avec des bidons comme quilles et des noix de coco vides comme balles, ou, munis d'un bâton ou d'une pierre nous avons dessiné dans le sable.


Nous avons même prêté nos têtes pour se faire coiffer !
Nous avons tissé un vrai lien avec nos voisins que nous sommes toujours heureux de les retrouver.


Ils sont très accueillants et intègrent sans peine nos visiteurs dans leurs jeux comme s’ils avaient toujours été là !
Et maintenant que nos visiteurs sont partis, ils les réclament de temps en temps et sont tristes lorsqu’on leur dit qu’ils sont rentrés ! Dadi, du haut de ses 7 ans, a même dit : « je vais aller au village et je reviens que quand Axel accepte de revenir » (par village il entendait la France, pays où habite Axel)

Au-delà de ce lien que nous avons avec les enfants, nous en avons aussi avec leurs mamans qui sont toujours ravies de nous accueillir pour discuter ou même nous faire goûter leur cuisine. La semaine dernière, un bébé est né, elles nous l’ont présenté et me l’ont même attribué comme mon mari !
Lorsque les enfants ont vu certains de nous raccompagner nos visiteurs à l'aéroport munis de leur grosses valises, ils ont pris peur et sont venus nous voir inquiets en disant "vous partez ?!" Ce n'était pas le cas, mais dans quelques mois ce le sera ! Nous les regretterons et les garderons toujours dans nos cœurs... car que de bon moments nous avons passés tous ensemble !
Bonjour Hombeline, merci pour ce partage très émouvant, tant par le texte que par les photos. On sent aux regards qui pétillent la qualité de vos relations. Continuez de savourer ! Bises à tous.