Une rentrée pas comme les autres

"photo de famille" avec mes collègues

Voilà deux semaines que j’ai fait mes premiers pas dans cette école Notre Dame des Apôtres, plus couramment appelée NDA.

En réalité, le 26 septembre (jour de rentrée tant attendu) n’était pas vraiment la première fois que je rentrai dans l’établissement. En effet j’ai eu la joie de rencontrer la directrice rapidement après notre arrivée, et de participer à la journée de pré-rentrée des professeurs début septembre. Ce jour-là j’ai eu la joie de rencontrer les professeurs, accueillants et chaleureux, ainsi que mes deux collègues bibliothécaires : Jeanne et Joséphine qui m’ont fait découvrir la bibliothèque.

Mais mon aventure à la bibliothèque commença réellement le lundi 26 septembre 2022.

Après un réveil à 5h45, un départ de la maison à 6h30 à la quête d’un taxi-moto, c’est un quart d’heure plus tard que je file en direction de l’école. Mélange de sentiments en mon for-intérieur : joie et excitation de commencer enfin ma mission, appréhension avant ce saut dans le grand bain, soulagement car je serai à l’heure !

Arrivée à NDA je découvre les élèves alignés par classe dans la cour de récréation. Les parents sont sur les galeries qui entourent la cour pour admirer leurs enfants en ce premier jour de l’année. A 7h00 pétante le rassemblement commence par un mot d’entrée de la directrice qui souhaite la bienvenue à chacun et une bonne rentrée à tous. Elle enchaîne sur un discours sur les bienfaits de l’école, l’importance d’étudier et d’être assidu en cours. Puis nous faisons une petite prière, invoquant l’Esprit-Saint de veiller sur nous en cette nouvelles année. Ensuite chaque professeur se présente au micro en disant son nom et sa matière. Certains sont plus acclamés que d’autres par les élèves. Je suis également invitée à faire de même : « Bonjour, je suis Madame Détruit et je travaille à la bibliothèque ».

Avant que chacun rejoigne sa classe nous procédons au lever des couleurs, chant de l’hymne national puis récitation de la devise nationale : « Travail, Liberté, Patrie » suivie de celle de l’établissement « Noblesse, Dévouement, Amour » (les premières lettres de chaque mot rappellent le nom de l’école : NDA). Et c’est ainsi que s’achève ce premier rassemblement d’une longue série (encore que chez moi ce n’est que le lundi et pas tous les jours comme chez Hombeline et Philibert).

Et … je franchis les portes de la bibliothèque. Sur toutes les tables s’empilent les manuels scolaires des élèves qu’ils doivent venir louer à partir du mercredi. Dans les 15 armoires, les livres trônent bien sagement sur un petit coussin de poussière, attendant un petit nettoyage ? Oui je crois que ça serait une bonne idée.

Une partie des livres sortis de leurs armoires avant le grand nettoyage.

C’est alors équipées de chiffons et de sceaux d’eau, que mes collègues et moi sortons les livres de trois armoires de littérature française, les déposons sur des bancs, nettoyons les armoires de fond en comble (dois-je vous préciser la couleur de l’eau et de mes mains ?). Ensuite un tri s’impose pour retrouver facilement les livres : romans littéraires - romans plus pour le plaisir - poésie - théâtre - philosophie. Puis chaque famille par ordre alphabétique. Et avant de retrouver leur place, les livres passent par la case nettoyage, inventaire et cote.

A deux reprises, des élèves viennent me prêter mains fortes.

La dernière fois n’était pas plus tard que vendredi après-midi, les élèves n’ayant pas encore de devoirs surveillés, ils en profitent pour venir se poser à la bibliothèque. Intrigués par ce que je fais, ils proposent de m’aider (que demander de mieux que de ranger intégralement le théâtre avant de partir en week-end ?). Les enfants se prennent vite au jeu et apprécient coller les cotes, si bien que rapidement des « tata, tata y a plus de livre on fait quoi » fusent. Ok il faut laver plus rapidement les livres, écrire et découper plus vite les cotes, et remplir plus rapidement l’inventaire. Quatre équipes se forment alors, celles qui nettoient, celles qui écrivent les cotes, ceux qui collent et moi qui remplis l'inventaire. Le travail est lancé, c’est parti ! Les livres défilent, les élèves me font vérifier leur travail : « tata, tata c’est bon ? » demandent-ils avec un grand sourire qui s’élargit encore plus devant ma réponse affirmative. A 16h40 le théâtre est rangé, les bancs sont vides (sauf celui de la philo mais il attendra la semaine prochaine), et quelques morceaux de papier et de scotch trainent par terre. Je suis très fière et reconnaissante de cette petite équipe et de ce beau travail qu’elle a accompli. C’est ainsi que le cœur léger et la tête pleine de nombre (45 Mariage de Figaro, 52 Malade Imaginaire, 64 Athalie et j’en passe), je ferme les armoires, range mon bureau, ferme les volets de la bibliothèque, passe un petit coup de balais et avec ma collègue Joséphine nous quittons la bibliothèque.

Mes journées ne sont pas exclusivement rythmées par un défilé de livre. J’accueille les élèves à la bibliothèque l’après-midi. Les collégiens terminent les cours entre 12h et 13h50 du mardi au jeudi. Jeudi j’ai aidé cinq filles de 6ème dans leur devoir d’anglais et de sport (oui oui devoir de sport : donnez la définition du sport et de l’EPS.) Cela nous a menées à une petite leçon sur comment chercher un mot dans le dictionnaire…

Je découvre également des cours de français au lycée (bientôt je visiterai ceux du collège) aux côtés de collègues professeurs de français et je discute avec mes collègues pour comprendre réellement les enjeux de ma mission, de la bibliothèque et envisager les activités que nous pourrions organiser.

Alors voilà, je suis très heureuse dans cette bibliothèque que j’arpente en long, en large et en travers, entourée de ces élèves qui me font souvent bien rire et de ces professeurs, dont la gentillesse est inqualifiable tellement elle est débordante !