Un peu de hauteur
- Hombeline
- 26 nov. 2022
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 mars 2023
Suite à notre bilan du premier mois à la mi-septembre, nous avions pris une décision : partir «déguster » le silence que nous ne connaissons plus tellement… une fois par mois.
En octobre, nous étions parti sur le weekend pour Kpalimé… (cf 35H hors du temps)
Alors, samedi dernier à l’aube, nous retrouvons notre chauffeur pour qu’il nous emmène au point de départ de notre balade. Mais où allons-nous ? Au mont Agou !! c’est LE PLUS HAUT sommet du Togo c’est-à-dire 986m, maman vous dirait la hauteur du ballon d’Alsace (pas tout à fait).
Après une bonne heure de route, nous sommes arrivés au village d’Agou, où nous retrouvons notre guide Mawuko. En route pour le sommet ! La présence d’un guide s’impose, car seuls nous risquons de nous perdre, le chemin n’étant pas balisé…
Au départ de cette balade, nous passons devant le cimetière d’Agou. Mawuko attire notre attention sur la présence de frangipaniers.

Cet arbre fait des fleurs qui dégagent un délicieux parfum, nous avons l’impression qu’elles sont en pâte à sucre. Il nous explique que les frangipaniers sont traditionnellement plantés dans les cimetières car ils font beaucoup d’ombre, et en plus, la bonne odeur des fleurs permet aux morts de reposer dans un environnement agréable.

Quelques mètres plus loin, nous avons vu un ficus « étrangleur ». Oui, vous avez bien lu, Ficus étrangleur !!! Cet arbre dont le tronc est fait en liane, « étrangle » au sens propre le tronc d’arbre (ou les bâtiments sur lequel il a poussé) … ce nom est d’autant plus surprenant lorsque on sait que sous cet arbre se tient le conseil des hommes pour parler des problèmes du village ; il est alors appelé « arbre à palabres ». Nous en verrons donc dans chaque village traversé !

Nous grimpons (toujours plus haut !) avec devant les yeux cette nature luxuriante ! Cela nous permet de voir beaucoup de « vert » que nous ne voyons que par petite quantité à Lomé. Encore des découvertes de plantes qui servent à fabriquer des pigment naturel tel que l’ébène, ou la plante indigo. Comme l’indique son nom, elle donne une couleur bleue. En frottant la feuille, un jus vert coule et après oxydation, il devient bleu !
Nous continuons à nous enfoncer dans une forêt touffue, mais dans laquelle on trouve aussi des cultures. Mawuko nous explique que chacune de ces terres appartiennent à des familles, qui plantent bananiers, avocatiers, manguiers, cacaotiers, igname, manioc, …
La récolte du cacao est fini, mais au détour d’un chemin, Mawuko voit une cabosse bien jaune, mûre à point, abandonnée.

Nous avons ainsi pu goûter au cacao frais. A l’intérieur de la cabosse, nous trouvons plusieurs fèves de cacao, entourées d’une pulpe. En la suçant, un goût sucré et doux comme on dit ici, se répand dans notre bouche. A notre grande surprise, cela n’a pas du tout le goût du chocolat !!La légende veut que le cacaotier originaire d’Amérique Latine, soit arrivé dans l’intestin d’un Ghannéen ; à l’époque, il était interdit d’importer graines ou arbres … donc cet homme avant de quitter l’Amérique latine, a avalé des fèves et les a récupérées dans ses selles.. ; et le cacaotier est arrivé au Togo.


Nous sommes passés par deux villages où nous sommes toujours accueillis chaleureusement par les habitants, les enfants en premier. C’est l’occasion surtout pour Eugénie et moi de pratiquer nos quelques connaissances d’Ewe (comment t’appelles-tu ? et toi ? comment vas-tu ? bonne journée)


Après 2 bonnes heures de marche et quelques mètres de dénivelé, nous arrivons enfin en haut. Une pause hydratation s’impose ! Et nous admirons la vue magnifique qui s’offre à nous. Vue sur Kpalimé et sa région, nous apercevons la route qui mène à Lomé, et quelques pistes de terre rouge.

Nous sommes au pied d’un village avec de très jolies maisons en argile et soubassement de pierre… Avant les toits étaient en paille de palme, mais la tôle l’a remplacée : plus résistante aux pluies tropicales ! Ce village en espalier est très préservé car il n’y a pas de route pour y accéder, juste un chemin escarpé… De nouveau, les sourires des enfants nous accueillent, et les mamans font leur lessive, profitant des murets, toits … pour faire sécher leur linge (autres taches de couleurs dans ce paysage).

Mawuko toujours désireux de partager sur la nature nous montre une feuille de fougère qui a un côté blanc. En la pressant fort sur notre bras, la feuille s'imprime.
Du Pic (c’est ainsi que les Togolais parlent du mont Agou) nous redescendons par un autre chemin. Au pied d’une cascade d’eau, les enfants du village prennent leur douche pendant que la maman fait la lessive. C’est quand même à une centaine de mètres de chez eux s’ils doivent faire ce trajet tous les jours… c’est courageux et on se rend bien compte que c’est quand même bien confortable d’avoir une douche chez soi.


Enfin nous arrivons en bas où nous dégustons le pique-nique que nous a préparé Mawuko. Pendant ce temps, nous projetons de prolonger un peu notre périple. En effet, nous avons bien marché et le soir (comprenez l’après-midi) commence à peine !!! Nous décidons de nous rendre au château Viale à 1heure de route de là. C’est un château construit « au milieu de nulle part » sur une colline pour Monsieur Viale entre 1940 et 1945. On peut noter que à cette époque-là, il n’y avait pas de route goudronnée qui menait à cette colline et que le transport du matériel s’est fait à pied depuis Kpalimé. Lorsque Monsieur Viale est parti du Togo, il a offert sa résidence au président du Togo. Lorsque ce président mourut, en 2005 son fils voulut faire de ce château un hôtel de luxe. Ils n’y sont pas encore !

En effet, ce château n’est pas du tout mis en valeur et conservé comme les châteaux que nous trouvons en France. La majorité des pièces sont dépourvues de meubles et toutes sont recouvertes de graffitis. Il y a même dans une salle de bain des chauves-souris !

On comprend malgré tout qu’ils veuillent en faire un hôtel de luxe car la vue est exceptionnelle !!


On retrouve le ficus Etrangleur !! En 20 ans, il a transformé les écuries en ruines …
En rentrant, repensant à cette journée, je me suis dit que le mont Agou mérite bien son titre de pic.
Je lis tous les post auxquels j'ai accès. C'est une aventure très riche en aventure positive bien que ce ne soit pas si facile. J'ai essayé de cliquer sur la possibilité de verser un don si moyen soit-il mais ça ne fonctionne pas. Pour sûr je ne peux pas renouveler ce que j'ai fait pendant des années pour le Cambodge. Un geste pour le Togo. Mais il faut me préciser la démarche. Merci Amitiés à Pétronille et courage pour toute la famille. Axel serait heureux d'être parmi vous. Hélène
Merci pour ce partage.
Super de nous faire partager tout ça ! Et JOYEUX ANNIVERSAIRE EUGENIE !!!