Deux invités surprise
- Sophie
- 25 mars 2023
- 4 min de lecture

Les agences immobilières proposent en critère de description la distance au goudron... Et, après quelques mois, nous en comprenons une des raisons (au-delà de la facilité d'accès) : la Poussière.
😉
Notre première invité surprise : La POUSSIERE
Nous avons tous, dans notre imaginaire, la poussière africaine ; en écoutant des expatriés en parler, se plaindre de la nécessité d’un ménage quotidien, j'étais à me demander s'ils n'étaient pas un peu maniaques tellement cela me semblait exagéré ...
Mais je n’avais tout simplement pas réalisé l'ampleur de ce phénomène.
Au-delà de quelques boulevards en goudron, les vons sont en terre. Je devrais préciser en argile quasiment du sable, où l’herbe a du mal à pousser.
Pour maintenir cette poussière au sol, chaque famille balaie son bout de von, l'arrose avec ses eaux usées.

Un service de balayage des boulevards tente lui aussi d'éviter que le "goudron" disparaisse sous la poussière transportée par les roues des véhicules.
Mais c’est peine perdue et nos pieds sont très rapidement poussiéreux.
Malgré le changement de chaussures avant de rentrer chez nous,

la poussière envahit notre intérieur. Car le vent (harmattan ou autre vent ? ) fait voler la poussière. Même les moustiquaires des fenêtres du premier étage sont très vite chargées de poussière... les traces laissées sur celui qui s'y frotte sont impressionnantes !
Nous vivons dans les courants d'air pour garder une certaine fraîcheur et laissons rentrer aussi la poussière. De toutes façons, les portes, les fenêtres ne sont pas très étanches et laissent la poussière s'infiltrer, donc nous avons opté pour l’option « fraicheur » avec un peu plus de poussière.

Un ménage quotidien est indispensable... Point d'aspirateur tant par manque d'électricité que de risque de gâter (casser) trop rapidement... alors huile de coude et balai. La quantité ramassée même au bout de 7 mois continue de nous étonner... Nous avons l'impression d'être en travaux permanent !
Et 2 fois par semaine lavage à grande eau, les voisins du dessous(qui ont le même rythme quotidien de balayage) lavent leur intérieur au tuyau d'arrosage au moins une fois par mois pour décaper les sols, les joints de carrelage...
Autres détails pratiques qui pourraient vous donner une idée plus précise de ce phénomène :

- Lorsque les sœurs mettent le couvert, elles mettent l'assiette à l'envers et les couverts protégés dessous ! Dans le placard, la dernière assiette est retournée !
- Chaque récipient pour la cuisine est rincé avant d'être utilisé.
On comprend le bien-fondé de ces habitudes quand on voit la poussière sur les couvercles des boîtes rangées dans nos placards fermés, ou celle sur les plans de travail !
- Les "porteurs" de cache- nez (comprenez masques chirurgicaux) ne se protègent pas du Covid mais bel et bien de la poussière ! Je vous laisse imaginer la couleur du masque...
notre deuxième invitée surprise: L'HUMIDITE
A notre arrivée à l'aéroport, en descendant de l'avion climatisé, nous avions ressenti un poids s'abattre sur nos épaules... Ce n'était pas tant la réalité de la mission qui nous "tombait" dessus que l'humidité ambiante !
Cette moiteur, devenue notre quotidien , est allégée par le vent qui souffle par bourrasques et qui permet au linge de sécher !
L’indice Humidex permet de mesurer le taux d’humidité pondéré par la température… car plus il faut chaud et plus l’humidité est désagréable. Selon les canadiens, un taux humidex agréable est situé en-dessous de 30 , au-delà de 40, le taux indique une humidité qui devient désagréable, au-delà de 50 c’est très inconfortable! Un petit lien pour mieux comprendre : www.meteo.org/phenomen/humidex.htm
voici deux petits graphiques pour comparer ...



Pour ceux qui nous suivent depuis le début, vous vous souvenez peut être de l'envoi en avance d'une valise.
A l'époque le collègue de Xavier qui nous la gardait nous avait bien précisé de ne rien mettre qui craigne l'humidité dans cette valise... Il avait eu la mauvaise surprise de retrouver des draps irrémédiablement moisis après un séjour de quelques semaines dans une valise.
Consciencieusement, nous n'avions mis que des boîtes alimentaires fermées quelques médicaments bien fermés et des jeux de société....

Fin août, nous retrouvons notre valise et ... Certaines boîtes et cartes de nos jeux étaient moisies !!! Notre valise n'a pas pris l'eau ! Elle avait juste passée 3 mois fermée à Lomé 😁 . Les médicaments et aliments n'avaient pas souffert (ouf) !
Nous avons aussi vu quasiment en direct l'action de l'humidité : pour épargner mes pieds et les protéger un peu de la poussière, j'ai pendant quelques jours troqué mes nus -pieds pour des chaussures fermées...

Et quelle ne fut pas ma surprise de retrouver cette paire de chaussures moisies ! En moins de 8 jours stockées dans un escalier ouvert à tous vents (et humidité donc) mes chaussures prenaient une apparence repoussante.
Heureusement un bon coup de brosse a permis de faire disparaitre ces moisissures...
Le portefeuille en cuir que nous n'utilisons pas régulièrement a subi le même sort... est-ce pour cette raison que la grande majorité des togolais portent des claquettes en plastique ?

Nous avons aussi, lors d’un des premiers petits-déjeuner, découvert la force de l’humidité : en moins d’une heure, la ricorée (poudre très fine ) était devenue :
CAILLOUX !
Aujourd'hui, le port quotidien des chaussures en cuir et le nettoyage des jeux nous ont presque fait oublier cette humidité . Malgré ce que disent les canadiens, nous supportons cette humidité et ce sont nos visiteurs européens, d'ailleurs, qui nous font reprendre conscience de sa présence.
En revanche, nous avons toujours autant d'étonnements face à cette poussière et un peu de mal à lâcher prise...
Merci pour ces descriptifs si vivants, cette impression d’y être avec vous !