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Bienvenue en terre Détruit


Nous aurions pu visiter Lomé en une, voir deux journées, guide en poche, mais nous avons découvert et vécu la capitale togolaise de l'intérieur grâce à la famille Détruit.


Une journée à Lomé débute par les prières des muezzins vers 4h30. Après avoir été bercés par les appels à la prière qui se répondent, ce sont les coqs des différentes cours qui prennent le relais. Celui de quartier chante et les autres des cours ou quartiers voisins lui répondent jusque vers 6h00.

La cuisinière des propriétaires (qui vivent au rez-de-chaussée) se lève elle aussi vers 4h30/5h00 pour balayer et enchainer sur ses préparations culinaires de la journée. On l’entend s’affairer comme beaucoup d’autres Loméens avant d’aller travailler. Enfin, vous pouvez ajouter le son des motos et klaxons au loin sur l’avenue pour vous faire une idée de l’atmosphère matinale de Lomé.


A cette heure-là, la chaleur et l’humidité ne sont pas encore prégnants. Certes la température n’est pas descendue en-dessous de 25°C mais la brise océanique vous chatouille agréablement les pieds à travers les multiples moustiquaires des fenêtres et des lits.


Puis, petit-déjeuner sur la terrasse pour profiter de la chaleur et de l'humidité plus modérées qu'en journée (et encore, nous sommes en plein hiver au bord de l’océan donc les températures tournent entre 25°C la nuit et 30/35°C la journée). Les enfants sont normalement déjà partis à l’école mais en ce moment, ce sont les vacances, tout le monde attend les résultats du BEPC, du BAC (séries A, B, C D, G) et du CEPD, une douce nostalgie nous envahit en entendant ces mots…



En route pour les courses au marché de Nukafu à deux pas de la maison. Nous y découvrons des étals plus remplis les uns que les autres. Il ne faut pas y chercher trop de logique, fruits et légumes peuvent être vendus avec des produits d’entretien ou des vêtements.


Bien évidemment le bloc « boucherie » est assez impressionnant pour un estomac occidental. Sous la halle, les femmes portent en général de belles tenues colorées, hautes en couleurs (même les hijabs sont de couleurs, voir vert ou rose fluos).





Les Det's qui ont fait correspondre leurs vacances avec les nôtres vont nous faire découvrir Lomé et la région « Maritime » tout au long de la semaine.


Pour découvrir Lomé, nous utilisons nos pieds ou les motos taxis. Sinon pour quitter l’agglomération nous partons dans le van de plus ou moins 14 places d’Abel (nous nous y sentons en sécurité : à priori il est entretenu à coup de pièces détachées : pare-chocs, rétros tableau de bord, scotch noir, etc.). Généralement, il démarre au deuxième coup et il ne produit que de l’air chaud, bien utile s’il pleut !



Revenons à Lomé et aux Détruit qui adorent marcher… Nous voilà donc partis à pied au gré des rues rarement bitumées slalomant entre ordures et les flaques d’eau au son des « yovo » ("blanc" en éwé) lancés par les enfants à chaque coin de rue. Un bonjour, un signe, tout le monde est heureux. La signalétique est sobre (peu de noms de rues, on se repère au nom de pharmacie du coin, au mur rouge du voisin...) tout comme l’assainissement, le service de ramassage des ordures, les trottoirs. Par contre la rue est bien vivante occupée par une multitude d’échoppes, souvent regroupées par thème vendant tout le nécessaire du quotidien.


L’autre solution pour se déplacer, c’est le taxi ou le taxi moto dont il faut négocier le prix de la course au cas par cas (c’est là qu’entrent en action les deux marchands de tapis de la famille Détruit : Tata Petro ou Papa Xavier, à coup d’exaspération et de geste de stupeur avec un rendement de 40 à 50% sur le prix de départ).

Le mode de transport majoritairement utilisé est la moto chinoise.

Elles sont omniprésentes et l’on peut y monter à 1, 2, 3, voir 4 avec des enfants, des poules, des plaques de placo, et bien d’autres chargements (curieusement seul le conducteur doit porter un casque, le passager étant protégé par le Saint-Esprit). Ce flux continu de motos, de tuc tuc ou de voitures, rend les piétons bien seuls pour traverser les grandes artères, car la règle au Togo est simple : "le plus grand l'emporte sur le plus petit". Il ne faut donc pas se lancer en pensant que les chauffeurs vont s’arrêter, ce serait inopportun...


Et que peut-on bien voir à Lomé ?

On peut aller vivre la messe dominicale à la paroisse universitaire chez les Frères de Saint-Jean. Dans un tout autre registre, on peut aussi apprendre à préparer le foufou avec passage au foufoumix pour bien préparer la pâte d’igname. Mais Lomé, c’est aussi une plage gigantesque sur l’Océan pour les balades, les pique-niques, les déjeuners entre amis.


Lomé, c’est aussi l’occasion de vivre des moments intenses en émotions en visitant les lieux de missions de toute la famille. Nous rencontrons ainsi les enfants et adolescents handicapés confiés par leurs parents à l’Envol mais aussi les enfants abandonnés ou orphelins de la Pouponnière Sainte-Claire de Tokoin. Chaque fois, Pétronille et Sophie sont accueillies par les enfants avec une joie non dissimulée.


Dans un autre registre nous visitons aussi l’école Notre Dame des Apôtres où Joséphine a animé la Bibliothèque et des activités tout le long de l’année. Nous saluons au passage la sœur directrice qui nous offre des bouteilles de gâteaux (les bouteilles servent de contenants pour quantité de choses depuis l’essence jusqu’au noix de cajou). Dans la même thématique, nous visitons le Centre d’Eugénie au couvent des sœurs de Saint-Jean, dans lequel elle a pu donner des cours du soir de l’après-midi au 4èmes et 3èmes. Nous constatons que sa salle de classe était située sur une terrasse sous un auvent et ce tout au long de l’année. Elle aura pu ainsi donner des cours en plein air.


Nous quittons aussi Lomé pour aller vers l’Est à la frontière béninoise. C’est l’occasion de visiter Aneho, sa longue plage, ses mangroves, ses baignades dans l’embouchure du lac Togo mais aussi Togoville, capitale du Vaudou togolais tout autant que lieu de pèlerinage mariale depuis l’apparition de la Vierge Marie sur le lac Togo en 1940.



Nous allons aussi à la frontière ghanéenne vers Kpalimé pour découvrir l’arrière-pays, les cacaotiers, les caféiers, les cascades, mais surtout l’une des fameuses coopératives de production de Moringa, chères à Xavier. Et l’on se rend compte de l’ampleur de son travail de relance mais surtout de pérennisation d’une activité agricole qui pourrait les aider à vivre mieux de leur production tout en participant à améliorer la nutrition de milliers d’écoliers au quotidien.


Et pendant toutes ces balades, ces visites, on ne badine pas avec l'indice UV... Maman Sophie nous avait pourtant prévenus, mais certains d'entre nous ont voulu braver le soleil et en ont fait les frais même par temps couvert.


Mais la vraie richesse du Togo, nous la rencontrons à tous moments de la journée, ce sont les enfants.

Ceux des voisins jouent dans la rue et ne manquent pas de nous interpeller "Yovo, yovo, yovo !" Pour jouer avec nous ou simplement pour un signe de la main. Ils adorent qu'on les prenne en photos puis qu’on leur montre, porter nos lunettes, nous coiffer (en faisant la raie avec un petit bout de bois), jouer ou faire des rondes. Les garçons ne manquent pas de nous montrer leurs prouesses en faisant la roue ou en lançant des billes pour qu’elles arrivent dans le carré dessiné au sol. Au-delà d’être beaux, ces enfants sont pleins d’énergie, de sourires, de cris et si attachants. Hombeline et Philibert les connaissent tous (prénoms et habitudes).



Nos fins de journées sont occupées par les jeux à l’appartement : saboteur, cartographiers, "6 qui prend". C’est l’occasion de rigoler un bon coup et de restes vigilant vis-à-vis de Pétronille qui a la gagne dans la peau.





A 18h00, le soleil se couche et vient l'heure de la douche froide à l’abri des regards des voisins car il n’y a pas de rideaux. Les Detruit n'ont pas senti l'eau chaude couler sur leurs épaules depuis un an mais ça à l’air de les avoir conserver en bonne forme.

Ensuite, il faut se changer, le port de la tenue de soirée est exigé car on s’habille pour le soir chez les Detruit : haut à manches longues, pantalon et chaussettes pour se protéger des moustiques (certains Det's portent assez bien les "tongs chaussettes" mais ne le répétez à personne...).


Les repas se prépare en famille. Nous sommes reçus comme des rois : foufou (pâte d’igname pilé ou passé au foufoumix, moulé par nos petites mains sous les conseils de maman Gisèle), pokebowl, pizza maison, lunch box dans les pots de confitures avec bouchons rouges à pois blanc (on reste chic en toutes circonstances), mangue, ananas, corosol, arachides, sans oublier les bananes plantins d'Eugénie, avocats, bières locales etc…


Bon, il faut tout de même rester raisonnable car le four peut prendre feu si on le laisse trop longtemps en route. Le minuteur est donc indispensable, sous peine de voir la porte du four sauter et se désolidariser du four en feu...


Vous l’aurez compris, le Togo est un pays où l'on côtoie la joie, la chaleur et la gentillesse. Tout le monde nous dit bonjour (ou bonsoir l’après-midi). Et "le boss", c’est Philibert que les papas interpellent en l’appelant "mon ami" !



Tout ça pour dire que nous avons été très heureux retrouver nos amis et de vivre ce condensé de leur vie togolaise avec eux !



 
 
 

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