Beurre ou crème ?

Lors de notre WE avec les autres volontaires DCC présents au Togo, nous nous sommes rendus à Sokodé. Dans un village de peuls sédentarisés, les femmes nous ont fait découvrir la fabrication du beurre de karité, un savoir-faire africain et exclusivement ou presque féminin. Cette crème est utilisée chez de nombreux togolais pour hydrater la peau mais aussi la nourrir, la protéger, la réparer, ...

Voici en exclusivité, pour vous, la recette de cette crème miracle.

Ingrédients :

- Noix de karité (15 à 20kg donnent environ 1kg de beurre)

- Eau

- Volonté et huile de coude

Tout d’abord, vous devez récupérer les noix de karité. Pour cela, deux possibilités, soit vous avez un arbre à karité appelé Le Karité et vous récoltez vos fruits dans lesquels se trouve la noix, soit vous trouvez par je ne sais quel moyen des noix de karité. Dans les deux cas, vous devez ensuite les faire sécher et les torréfier.

Ensuite, avec un peu d’huile de coude, il faut les piler (moins compliqué à écraser que les noix de palme selon Maman) mais il en faut une grosse quantité !

Astuce : ne piler pas tout d’un coup mais petite quantité par petite quantité en enlevant régulièrement les peau de karité et en rajoutant des nouvelles noix.

Une fois que vous en avez pilé la quantité souhaitée, emmenez votre mixture au moulin pour le broyer plus finement.

De là, vous ressortez avec une pâte épaisse et marron foncé qui ressemble un peu à une mousse au chocolat (mais attention aux petits gourmands qui seraient surpris). Barattez la pâte ce qui veut dire brassez à la force de vos mains pour rendre la pâte plus légère. Rajoutez de l’eau et battez à nouveau votre pâte. Vous pourrez observer un changement progressif de couleur, vous allez passer d’une mixture marron foncé à quelque chose de plus clair.

Vous pouvez arrêter de mélanger quand, comme pour le beurre normand, une désolidarisation de votre pâte a lieu : d’une part « l’écume de karité » (cela ressemble en texture à l’écume de mer) riche en matière grasse et d’autre part l’eau et les impuretés.

Attention, il faut brasser à l’ombre pour faciliter le passage entre « mousse au chocolat » et « écume de karité ». La chaleur allonge cette transformation.

Vous vous doutez bien que c’est l’écume qui nous intéresse. Chauffez-la, afin qu’elle se liquéfie et se purifie encore une fois. C’est ainsi que le beurre de karité a une texture de beurre fondu.

Il vous faut donc filtrer l’huile et la faire refroidir afin d’obtenir une pâte: du beurre de karité brut. Vous pouvez ensuite mettre votre crème dans des pots et hydrater votre peau.

Petite anecdote, nous avons nous aussi notre pot de beurre de karité, et ces derniers jours, il fait tellement chaud (+ de 32 °C : température de liquéfaction théorique du beurre de karité) que notre beurre s’est à nouveau liquéfié alors qu’en France il était dur comme une plaquette de beurre qui sort du frigo même en plein été.

Cette recette n’est pas de tout repos et toutes ces femmes de la coopératives ont mon admiration pour leur travail effectué complètement pliées en deux avec certaines fois un enfant dans le dos et ce pendant plusieurs heures par jour.