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AF 339 LFW✈️CDG

6h45 (heure locale) Aéroport Charles de Gaulle, 14 avril 2023, 2 yovos (comprenez « blancs » en éwé, une des langues nationales couramment utilisées dans le quotidien des Togolais) attendent leurs valises, dépités, le regard vague. Lui, bronzé tel un caramel au beurre salé, Elle…oscillant plutôt entre des teintes allant du blanc au rouge écrevisse, en passant par la couleur rosé (il parait que la crème solaire 50+ fut moins sa meilleure amie que la Biafine durant leur séjour togolais…)

Leurs bagages n’arrivant toujours pas, Elle sort son téléphone et commence à regarder, nostalgique, les photos prises au premier jour à Lomé, Lui se joint à elle et ensemble ils se remémorent les premiers jours passés à Lomé…



Tout a commencé avec des retrouvailles. Cela fait maintenant 8 mois que la famille d’Augustin est partie au Togo . Après 9h d’avion, l’heure des retrouvailles a sonné, quelle joie de tous les revoir ! Philibert et Hombeline ont bien grandi, toute la famille est bronzée, tout sourire, avec une ligne à faire pâlir les mannequins de Vanity Fair (nous comprendrons plus tard avec Augustin qu’avec les températures locales, le corps choisit l’option radicale « je fonds tel un glaçon en plein soleil », et que les kilos superflus s’évaporent en un clin d’œil sous le soleil togolais).


Après une bonne douche fraîche, nous commençons doucement à atterrir dans le quotidien de la famille : à partir de 17h, c’est l’heure d’enfiler sa plus belle tenue de gala : un pantalon long, une chemise manche longue, des chaussettes hautes. Messieurs les moustiques, vous n’avez qu’à bien vous tenir ! Sophie nous explique qu’il y a 3 sources d’eau différentes : l’eau potable (qui provient de poches), l’eau de la Régie (provenant du puit au fond du jardin, pour se rincer les dents) et enfin l’eau du robinet (utilisée pour la douche et se laver les mains). Ici la vaisselle et les fruits/ légumes du marché sont rincés à l’eau de javel, mon cœur de médecin ultra-hygiéniste se sent donc comme un poisson dans l’eau !

Après une bonne nuit rythmée par les ronrons du ventilateur, il est l’heure d’aller à la messe des Rameaux. Ayant lieu à 8h30, je vois déjà mon Augustin grimacer…un café s’impose ! Nous allons à la messe à pieds, il est tôt et pourtant la chaleur est déjà au rendez-vous. Sur le chemin, nous entendons des petites voix qui hurlent : « yovos, yovos, bonsoir ! » (cela ressemble davantage à une chanson yo-vos, yo-vos, bonsoar) ainsi que des mains qui s’agitent, des sourires, quelques enfants viennent même spontanément dans les bras et sont surtout très curieux, ils ont déjà vu Augustin, mais qui est donc l’autre yovo ? Promis, sur le chemin retour nous jouerons avec eux !


Nous arrivons à la Paroisse Universitaire Saint Jean Apôtre (en nage…je découvre qu’en tant que femme il est également possible de transpirer de la moustache…Chéri au moins tu m’auras vu sous toutes mes coutures !) et je découvre des paroissiens très très élégants, avec des pagnes colorés, des coupes de cheveux extravagantes (clairement en France si vous arrivez avec des tresses roses bonbons, on risque de vous prendre pour une junkie et pourtant qu’est-ce que cette coiffure allait bien à cette paroissienne !). C’est le moment où je commence doucement à réaliser à quel point les notions d’élégance française (qui misent plutôt sur la sobriété, du blanc, noir, beige, et surtout pas plus de 3 couleurs, car sinon c’est un fashion faux pas) diffèrent d’ici où plus c’est coloré, plus c’est beau ! La messe dure au total 2h30, les rameaux se sont révélés être des feuilles de palmier et le soleil a gagné 1-0 en m’offrant mon premier coup de soleil !


Sur le chemin retour, les enfants n’ayant pas oublié nos promesses ont même appelé quelques copains en renfort. Les présentations faites, arrive le temps des jeux, des tresses…et du foot !

Le lendemain commence les visites des différents lieux de mission de chacun !

Et qui dit visite de lieux de mission, dit tour de taxi moto ! (enfin premier tour de taxi moto pour chacun de nous) Mais taxi moto grand luxe, chacun sa moto, et chacun son casque ! (ce n’est que le premier jour ! on y va par étape, mais la légende raconte que le 2ème jour nous étions sans casque sur des taxis motos, et qu’encore quelques jours plus tard, nous étions même à 2 sur la même moto !) tout se passe bien, Joséphine a négocié pour nous, et nous arrivons ainsi dans son école pour notre première visite.


Nous avons donc pu participer au rassemblement du matin, en étant sollicités pour une rapide présentation. Nous avons aussi visité l’école, mais surtout goûté des spécialités locales – spécialement faites selon ce que Joséphine aime bien – par les cuisinières des sœurs ! Nous avons ainsi goûté de l’attiéké (semoule de manioc), bien que prudent sur le premier service, nous en avons tous repris !


Suite au rassemblement, Joséphine nous présente son lieu de travail, ainsi que beaucoup de ses collègues, qui nous réservent un accueil très chaleureux.

Elle nous propose même d’assister à un cours, opportunité de se mettre à jour sur le programme de français !


Nous découvrons le dynamisme d’une classe de 5ème. Des élèves qui sautent pour répondre au professeur (en hurlant « MONSIEUR MONSIEUR ! ») contrastant avec d’autres camarades endormis plus ou moins profondément, qui toutefois ne manquent pas de se faire tirer les oreilles par leurs voisins.



Ensuite nous partons voir Maman et Pétronille à la pouponnière; la sœur directrice de l’école nous a proposé son chauffeur, ainsi pas de moto pour ce coup ci ! Nous arrivons donc pendant la sieste des enfants, et pouvons ainsi voir les lieux, avant de voir aussi les enfants et de jouer avec les moins timides d’entre eux. Ce sont donc les plus grands (2-3 ans) avec qui nous avons passé une partie de l’après-midi, principalement dans le parc devant, puis avons aussi participé à leur diner. Visiblement une image marquante de cette journée-là pour les enfants, est qu’un homme peut aussi donner à manger à un enfant (comprenez que je dois faire mes preuves… - tu vois chérie encore une compétence acquise grâce à ma famille (très) nombreuse)

Nous sommes ensuite allés dans un oasis de fraicheur (comprenez un bureau climatisé, ça va papa, tu te mets bien !) pour rencontrer rapidement les collègues de papa, et ensuite partir sur la plage goûter à la boisson togolaise (très proche de la tradition brassicole munichoise ! au point que certaines de leurs bières s’appellent « djama » = allemand ou encore « doppel-Munich »). Un collègue de Papa nous a ensuite ramenés à la maison tout en chantant du Mike Brant, Charles Aznavour et autres grands classiques


Le second jour sur les lieux de missions, nous sommes partis avec Maman à pied, voir l’Envol, où nous avons été accueillis très chaleureusement (et dynamiquement) par les enfants !





Nous avons ensuite pris une moto (sans casque, on s’intègre peut-être un peu trop vite ?) pour aller à la journée traditionnelle de Hombeline et Philibert. Mais Hombeline vous en parlera mieux que nous. Nous avons ainsi découvert que les togolais ont du mal à nous donner des âges (« ah vous êtes papa Hombeline ? », passé le choc on fait les maths, cela impliquerait d’avoir eu Hombeline aux alentours de mes 10 ans… ?!?)

Nous avons ensuite rejoint le centre d’Eugénie pour le déjeuner puis l’après-midi « détente post compositions ». Ainsi nous avons pu participer à un atelier de tissage de perle. Activité manuelle demandant coordination et projection dans l’espace. Ainsi tout le monde n’était pas logé à la même enseigne, et certains s’en sortent donc plus vite que d’autres. J’ai aussi eu l’honneur de rencontrer une demoiselle avec des buts bien précis dans sa vie: devenir ma femme. Il y a Marie-Adélaïde avant ? Pas grave elle sera la 2ème, ça lui va aussi.

Quelques jours plus tard, Papa a profité de l’intégration d’un nouveau membre dans ses équipes, et d’une visite de terrain pour nous emmener dans la région de Kpalimé visiter l’association partenaire, les écoles partenaires du programme et la coopérative de transformation du Moringa. Ce fut donc intéressant de voir Papa expliquer à des directeurs d’école et des mamans cantine, qu’elles doivent bien mettre les 5g de moringa par élève dans la nourriture, alors qu’il n’arrive pas à persuader ses enfants d’en manger. Tout le monde connait la théorie, chacun sa pratique 😂

Ainsi pendant les réunions, nous (enfin surtout Marie-Adélaïde, de mon côté j’ai fait beaucoup de photos à la demande de tous les enfants (et aussi les adultes) contents de jouer au mannequin d’un jour !) avons pu jouer avec les enfants, avec tantôt une ronde, tantôt une tentative de 1-2-3-soleil, ou encore une tentative de tomate.





Soudain, une annonce, des personnes qui se pressent devant les tapis…les premières valises arrivent ! Les deux yovos sont arrachés à leurs pensées, restées en Afrique. En grelottant de froid (les 33° d’écart de température se font bien sentir), ils empoignent leurs bagages et se pressent vers le RER B, le quotidien doit reprendre, mais quelle belle parenthèse enchantée et quel dépaysement ont-ils vécus ces dernières semaines ! « C’était chouette non ? » lui demande-t-il, en souriant. « Absolument génial, on y retourne quand ?, lui répond-elle.

 
 
 

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