A la découverte des vaudous

Togoville anciennement appelée Togostadt (en référence à son histoire allemande) se situe à une cinquantaine de kilomètres de Lomé. Mais elle est accessible après une petite traversée en pirogue du lac Togo, au départ de Agbodrafo.

En nous rendant sur place, nous avons découvert les croyances vaudoues Nyigblin. Nous avons appris que les dieux vaudous ne sont pas les même d'un village à un autre. A Togoville, les vaudous sont des esprits de vie.

Au détour d'une rue, nous découvrons la sculpture d'un vaudou auprès duquel, les habitants viennent demander la guérison d'un proche, pour qui aucun médecin n'a rien pu faire. Pour cela, la personne doit venir avec une chèvre. La prêtresse dit des prières pour envoyer l'esprit mauvais dans la chèvre qui est ensuite sacrifiée, le sang est répendu sur la sculpture et l'intestin pendu au mur. Puis, pour finir la purification, la personne va au couvent quelques jours et peut ensuite repartir chez elle sans oublier de venir remercier régulièrement les dieux.

Ensuite, nous avons vu l'arbre mâle et femelle. Des petits oiseaux jaunes l'habitent mais ne se posent que sur l'arbre femelle car c'est la femme qui porte la vie. Devant cet arbre, les femmes qui n'arrivent pas à avoir d'enfant peuvent venir "demander des enfants". Elles donnent des offrandes à l'arbre. Là encore, il leur est demandé de faire un court séjour au couvent pour faire leur demande avec foi. Devant une sculpture avec des petits coquillages, la femme exprime combien d'enfants elle désire pour sa grossesse : un, des jumeaux ou des triplets et trace son choix avec son doigt. Au bout de 6 ou 7 mois elle est exaucée. En fonction du sexe du bébé, le prénom est déjà choisi : c'est le nom de l'arbre mâle ou femelle et la jeune mère dépose un drap blanc sur l'arbre qui correspond.

Sur une petite place, une pierre est dans le sol. En février, les pêcheurs et les agriculteurs y viennent et sortent de gros tambours, prient et dansent pour invoquer les esprits afin qu'il y ait de la pluie permettant de bonnes récoltes.

Un peu plus loin, nous approchons une statue de vaudou femme abritée sous une tonnelle. Ici, si on prie la femme vaudoue et fait des sacrifices de chats et de chiens, on obtient la protection des enfants notamment pendant la grossesse, l’accouchement et les nouveau-nés.

Enfin, comme les croyances vaudoues sont des croyances de vie, il existe des jugements si une personne utilise les esprits pour faire le mal. Le jugement se fait autour de "l'arbre à palabres" et est très codifié. La prêtresse demande pourquoi la personne a mal utilisé les esprits. Si la personne ne reconnaît pas sa faute, elle doit faire 7 fois le tour de l'arbre. Dans tous les cas, la personnes va vivre 21 jours de souffrances avant de mourir. Le jugement peut être une cérémonie publique.

Togoville est aussi un lieu sacré pour les chrétiens. En 1910, une cathédrale a été construite en l'honneur des martyrs de l'Ouganda (premiers chrétiens autochtones martyrs suite à l'évangélisation) par les Allemands .

Sur le lac, en 1973 la Vierge Marie serait apparue sur une pirogue, et en 1985, le Pape Jean-Paul II est venu visiter Togoville, et a donné un essor à ce lieu de pèlerinage. Il a consacré le Togo à la Vierge Marie : "En ce jour et en ce lieu, nous te confions cette chère patrie togolaise, nos familles, nos communautés chrétiennes, les pasteurs appelés à les conduire. Nous te confions l’Afrique tout entière et son avenir. Nous te confions le monde entier, ce monde que tu aimes et que tu veux sauver, aux côtés de ton fils Jésus.". Il y a alors célébré la messe pour la paix entre les catholiques et les vaudous.

On a été surpris la présentation faite par le guide, où catholiques et vaudous, semblent de la même manière "faire une prière de demande, et 3 mois, ou 6 mois (si ça tarde trop) sont exaucés et viennent remercier".