35 heures hors du temps

C’est avec excitation que, vendredi soir dernier, nous avons préparé nos bagages en vue d’un week-end dans la brousse.

Samedi, le réveil sonne à 5h, il fait encore tout noir, me serais-je trompée d’heure ?

Nous nous préparons rapidement avant de prendre un taxi en direction du bureau de poste de Tokoin à Lomé. Nous arrivons très en avance et profitons de ce petit temps au frais pour déguster notre petit-déjeuner en attendant le camion poste. Le bus de la poste prend quelques autres passagers et démarre à 6h15 vers Kpalimé (à 150 km de Lomé).

Après deux heures de route, quelques arrêts dans d’autres bureaux de poste pour récupérer d’autres passagers, de nombreuses secousses et quelques sauts sur nos sièges nous arrivons à Kpalimé. Là-bas nous retrouvons notre chauffeur et notre guide qui nous emmènent par les montagnes vers la cascade d’Yikpa. En chemin nous faisons plusieurs pauses pour admirer la vue, savourer le calme qui nous entoure, découvrir la flore du coin grâce aux explications de notre guide. Nous apprenons par exemple que le parasolier est un arbre sous lequel il est bon de s’abriter quand il pleut, mais dès que la pluie est finie, il faut vite se sauver avant qu’il ne déverse toute son eau sur nous. Nous découvrons aussi le majestueux tulipier du Gabon dont les fleurs annoncent le début de l’hiver en France et les caféiers avec leurs graines.

Un parasolier

Un tulipier du Gabon ...

... et sa fleur vue de plus près

Un caféier

Tatoueur dessinant un papillon grâce à l'écorce de l'arangana de Madagascar

C’est ainsi que nous arrivons au départ de notre balade vers la plus belle et grande cascade de l’Afrique de l’Ouest. Nous sommes heureux de faire marcher nos petites pattes, sous les explications de notre guide, dans cet environnement dépaysant et époustouflant. Nous apprécions les petits coins d’ombres sur le chemin pour retrouver un peu de fraîcheur. Pétronille et Hombeline ont la joie de se faire tatouer avec un colorant naturel !

Rapidement nous entendons le bruit de la cascade que nous ne voyons pas encore. Puis petit à petit nous l’apercevons par petits bouts et quel fut notre émerveillement d’arriver en bas de cette immense cascade, nous si petits dans cette nature si grande ! La cascade nous apporte un peu de fraîcheur plus qu’agréable en cette belle journée ! Nous en profitons d’ailleurs pour y faire un petit saut en maillot.

Quel calme, loin de l’agitation de la ville, du bruit des klaxons, du flux des voitures et des motos, de tous les marchands sur le bord de la route ! Merveilleuse nature si luxuriante !

montée au retour. C’est donc après un super pique-nique, préparé par notre guide, au pied de la cascade, que nous commençons notre ascension.

La chaleur fait que nous sommes vite mouillés, et ce ne sont pas des restes de la baignade. Mais quelle joie de sentir mes mollets se contracter pour me hisser plus haut et continuer de contempler les merveilles qui nous entourent.

Une fois de retour dans le taxi nous prenons la route vers Dzobegan où nous allons dormir cette nuit. En route nous nous arrêtons pour déguster du vin de palme, qui n’a pas vraiment fait consensus à la maison… et aussi pour apprendre les bienfaits du palmier à huile (ou édéti "tout est bon" ) : les feuilles pour le balai, les branches pour les palissades, le tronc pour le vin, la noix pour faire l’huile rouge, les déchets du fruit pour des allume-feux, le noyau pour l’huile de palme, et les chenilles blanches qui apparaissent lors de la décomposition des restes du tronc : un met succulent selon les togolais. Vous l’aurez compris tout est bon et utile dans cet arbre !

dégustation vin de palme

Les noix de palme pour faire de l'huile rouge

Avant de nous rendre chez les sœurs qui nous hébergent pour la nuit, nous faisons une petite halte chez les frères bénédictins pour visiter leur propriété et surtout leur jardin plein d’espèces inconnues pour nous jusqu’alors.

Un jacquier ou arbre à pain (ici le fruit : uru est encore tout petit il faut attendre Pâques pour le déguster)

Les fleurs "becs de perroquets"

cannelle

Chez les sœurs nous sommes très bien accueillis par la sœur Adeline très heureuse nous rencontrer. Nous avons le droit à un festin (pimenté) pour le diner, que nous partageons avec Sœur Marguerite, religieuse d’Atakpamé en retraite au monastère. Dimanche matin nous allons à la messe, très recueillie, chez les sœurs, avant de reprendre la route de Kpalimé.

Sur le chemin, entre les secousses dues à l'état des routes, notre chauffeur nous donne quelques explications et nous fait découvrir comment le vin de palme est fabriqué. Papa a participé à produire du vin en soufflant sur le feu allumé dans le tronc qui fait couler le liquide.

A Kpalimé, nous nous arrêtons chez "mama gentille" pour déguster du fufu (avec la main droite tu prends une petite boule de fufu que tu trempes dans ta sauce avant de la porter à ta bouche). Une grande première pour plusieurs d’entre nous ! Hombeline, Pétronille et moi avons eu la chance de piler le fufu (déjà bien avancé par les cuisiniers). Un grand bravo à ceux qui font ça souvent du début à la fin !

Fufu en préparation...

Et dégustation

Nous avons ensuite le temps d’aller voir la cathédrale de Kpalimé et le grand marché (un peu vide car c’est dimanche).

A 14h nous revoilà dans le bus de la poste direction Lomé. Je suis crevée mais tellement heureuse. Cette parenthèse hors du temps dans la nature a été merveilleuse et ressourçante ! Les batteries sont rechargées pour les semaines à venir !